Gender and psychoanalysis: A missed encounter?
Le genre et la psychanalyse : un rendez-vous manqué ?
Résumé
Although the term gender is increasingly used in everyday language, it remains a concept that is more difficult to define than it appears and is both the subject of and a participant in many current debates, particularly in its encounter with psychoanalysis. It is neither a simple experimental variable, nor a terminological substitute for the term “sex.” Rather, it is both an epistemological variable that takes into account the political dimension, and a tool-concept. For its part, psychoanalysis is being put back to work by this concept and by the questions raised by current developments in society. In order to shed light on these questions, this article will briefly outline the different positions within psychoanalysis regarding the current debates on gender. Then, the two major definitions of this concept will be presented. At the end of this presentation, a synthesis of these definitions will be proposed. Then, it will be time to look at the question that gender poses to psychoanalysis. To this end, throughout this article, in order to illustrate and help us think about what gender invites of psychoanalysis and what it confronts it with, we will draw on references to other disciplines, such as philosophy and certain artistic fields. It will then be proposed to define gender as a diegesis, i.e., an attempt to construct coherence in a universe, here the difference between the sexes, between simulacra and simulation, with reference to Souriau and Baudrillard respectively. Based on this proposal, the clinic of gender will in turn be considered as part of a clinic of social anticipation. To return to the encounter between gender and psychoanalysis, it will be pointed out that, rather than the question of a gendered unconscious, gender poses the question of a politicized unconscious.
Bien que le terme genre soit de plus en plus utilisé dans le langage courant, il reste un concept plus difficile à cerner qu’il n’y parait et fait l’objet et participe à de nombreux débats actuels, notamment dans sa rencontre avec la psychanalyse. Il n’est ni une simple variable expérimentale, ni un substitut terminologique venu remplacer le terme « sexe ». Il serait plutôt à la fois une variable épistémologique prenant en considération la dimension politique, et un concept outil. De son côté, la psychanalyse se voit remise au travail par ce concept et par les questions posées par les évolutions actuelles de la société. Afin d’apporter un éclairage sur ces questions, cet article exposera succinctement les différents positionnements au sein de la psychanalyse, à propos des débats actuels sur le genre. Ensuite, les deux définitions majeures de ce concept seront présentées. À l’issue de cette présentation, il sera proposé une synthèse de ces définitions. Puis, il sera alors temps de nous intéresser à la question que le genre pose à la psychanalyse. Pour ce faire, tout au long de cet article, afin d’illustrer et d’aider à penser ce à quoi le genre invite et confronte la psychanalyse, nous nous appuierons sur des références à d’autres disciplines, telles la philosophie et certains domaines artistiques. Il sera alors proposé de définir le genre comme une diégèse, à savoir une tentative de construction pour donner une cohérence à un univers, ici la différence des sexes, entre simulacre et simulation, en référence respectivement à Souriau et à Baudrillard. À partir de cette proposition, la clinique du genre sera à son tour considérée comme relevant d’une clinique d’anticipation sociale. Puis pour revenir à la rencontre entre genre et psychanalyse, il sera fait la remarque que plus que la question d’un inconscient sexué, le genre lui poserait la question d’un inconscient politisé.
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